Elle entend la petite comptine:
Un, deux, trois, j'irai dans les bois
Quatre, cinq, six pour cueillir des cerises.
Elle est assise sur le pas de la porte .
Elle lit :"Le fleuve ",de Ruhmer Godden.
Là-bas, dans les lointains bleus, il y a des buffles avec de l'eau jusqu'au poitrail
au milieu d'une herbe plus verte que nature.
Elle entend l 'appel à la prière dans une conque
et la rumeur de la grande ville qui monte jusque dans les étages.
Y être, ce n'est plus rêver ! Un jour, c'est sûr, elle ira là-bas. .
Elle ne s'est pas trompée; tout est bien comme dans le livre,
sauf peut-être l'odeur entêtante des épices
et cette étrange sensation d'anéantissement et de perte de soi qu'on ne saurait décrire.
Un livre d'odeurs d'enfance, d'armoire, de linge et d'oreillers.
Elle entend la petite comptine:
Un, deux, trois, j'irai dans les bois
Quatre, cinq, six pour cueillir des cerises...